Nic la Nique a écrit:(MP pour ne pas encombrer)
Pour revenir au sujet, pouvez vous me confirmer que ce tableau est bien un Rembrandt?J'en chie au niveau des recherches a propos de ce tableau.
Pour le coup celui la nous concerne directement.
Pirate of the Western Soul
Bien sûr qu'on peut t'aider :
Aristote contemplant le buste d'Homère, 1653, Metropolitan Museum de New York (où d'autre! ^^)
Tu as dû être déstabilisé par le costume qui ne fait pas d-u t-o-u-t antique mais c'était comme ça qu'on représentait les personnages anciens à l'époque en Europe du Nord : en costumes contemporains. Comme si on représentait Mars en treillis ou Vénus en bikini... :-P
Et pour revenir à la courte mais intense polémique sur "déblatérer sur de l'art est-il hors sujet dans un sujet sur l'art", je dirais qu'en effet il ne faut pas se retenir de réfléchir, mais je confirme ce que dit BuddyBud : ne pas trop sous-estimer le propos des "professionnels". Je ne dis pas qu'ils sont des évangélistes, et la preuve en est qu'un spécialiste de telle année dira ceci, et le spécialiste d'une année postérieure dira le contraire. Donc certes, il y a une part de spéculation, de conjecture, mais aussi beaucoup de documentation!
Pour le
Boeuf écorché, par exemple, dont je vous rappelle qu'il existe une très belle version aussi au Musée du Louvre, il semble juste d'imaginer que ce bœuf représente l'artiste lui-même (qui nous a abondamment légué des autoportraits sous toutes les coutures et à tous les âges, sortes de selfies compulsifs du XVIIe en fait), qui précisément à la période à laquelle il l'a réalisée, venait de plonger dans une terrible chute financière, où, après avoir été un riche artiste recevant de nombreuses commandes, il se retrouve littéralement
saigné à vif par ses créanciers. L'année suivant le
bœuf écorché, c'est la banqueroute. Sorte d'horrible crucifixion, il n'est pas anormal d'y voir un déversement de chair presque érotique : à l'époque, il vient d'avoir un enfant avec une servante, ce qui ne passe franchement pas pour un comportement chrétien.
Cette carcasse, c'est une introspection de l'artiste, c'est la descente aux enfers qui est la récompense du lucre, de l'orgueil, de la luxure dont il a fait preuve. Mais c'est aussi un morceau de bravoure où ses pinceaux deviennent des outils de sculpteur, où il crée la matière vive d'un animal décomposé, sublimant la terrible mort comme seul sujet de son tableau [c'est encore plus vrai avec la version du Louvre].